J'en ai parlé dans le blabla, mais je ne vous l'avais pas encore présenté. Voilà un post hommage pour mon toutou, mon choubichien, Birdy :
Birdy est entré dans ma vie le 4 mars 2011. Je voulais un chien depuis très longtemps mais mon mari ne voulait pas en entendre parler. A l'époque je faisais quelques covoiturages de chats via un forum de sauvetages. Je vois une annonce pour emmener un chien de l'Alsace vers Poitiers pour une adoption. Je faisais justement ce trajet en train alors je me propose. Je découvre Birdy, avec son panier, ses gamelles, un jouet, une couverture. Super, j'avais juste déjà 2 enfants et nos valises à transporter ! Deuxième bonne nouvelle, je dois avancer le billet de train, l'adoptante me remboursera à l'arrivée. Mon père me mets en garde, mais j'ai toujours rêvé d'un beagle, alors pouvoir partager un trajet avec lui ça sera super.
A l'arrivée à la gare, pas d'adoptante ! Elle me mène en bateau et ne viendra jamais chercher le chien. On avait oublié de me prévenir que Birdy était à l'adoption parce qu'il avait mordu sa propriétaire et sa fille de 17 ans. Consignes d'adoption : pas d'enfant, pas de premier chien, bonnes connaissances de dressage canin. J'ai deux enfants, c'est mon premier chien et je n'y connais rien... Je ne trouve personne pour le prendre et puis franchement, il est trop "exactement le chien que j'ai toujours voulu". C'est décidé, il reste. Et mon mari part. Tant pis. Tant mieux.
Début de ma liberté, de mon changement de vie. Début du changement de vie de Birdy. Je démarre son éducation toute seule. Quelques confrontations, mais surtout je comprends que Birdy est un chien trouillard qui a été mené au bâton. Il mord pour se protéger. On lui a appris à ne pas grogner. Je travaille la confiance. Et je fête le premier grognement ! Au début il vit au garage car mon ex est encore à la maison. Ca convient tout à fait à Birdy car ça lui permet de trouver sa place de chien en douceur. Les privilèges se gagnent au fur et à mesure des progrès.
Le jour où j'ai ramené son panier au salon pour le début de la vie intégralement dans la maison, il m'a suivie avec des étoiles dans les yeux. C'était Noël en plein été.
On travaille aussi le rappel. Dur dur pour un chien courant. Qui est doué pour ça. Il fait l'admiration de mes voisins chasseurs, mais moi je m'arrache les cheveux ! Je le responsabilise et me cache ou me sauve dès qu'il me quitte des yeux, et on y arrive.
Birdy devient mon choubichien. Une bonne pâte qui supporte tout. Un adorable chien heureux de vivre, joueur, calme, endurant. Le seul bémol reste les gros chiens dont il a toujours peur, surtout les labradors sables et les golden. Du coup il aboie contre eux. A nous les parties de jeu, les siestes sur le canapé, mon nez dans son poil. Il apprend à ne pas voler dans les assiettes.
Janvier 2012, un an après son abandon dans le cabinet du véto pour l'euthanasie, mon toutou réussit à se faufiler par un trou de la clôture et se fait percuter par une voiture. Je l'entends hurler comme une femme que l'on agresse. Le temps que je réagisse et que j'arrive, il convulse sur la route... La voiture est bien sûr repartie sans nous attendre, avec un gros bruit de truc cassé. J'appelle le véto et je cherche une couverture pour le tenir au chaud, je le retrouve debout. Il s'en tire avec une petite suture sur une patte ! Son ange gardien veillait encore.
Entre-temps je rencontre mon homme idéal, un bébé se profile, on organise le déménagement pour vivre tous ensemble. Je me retrouve alitée. Birdy en profite.
Fin de ma grossesse, février 2013, Birdy se met à vomir subitement sans raison. Mon conjoint l'emmène chez le véto à 23h30. Le véto le garde en observation et demande à me voir 48 h après : l'ange gardien de Birdy a fatigué, mon toutou a un cancer de la prostate. Espérance de vie : quelques semaines. Les traitements (avec peu de chances de réussites) impliqueraient soit de fort risques d'incontinence urinaire et fécal, soit un éloignement le temps des traitements. Vu le passé de mon chien je choisis de le garder près de nous, de ne pas lui laisser croire qu'il est encore abandonné et de faire des soins palliatifs.
L'ange gardien reprend du poil de la bête, Birdy se bat. Lui qu'il fallait museler pour le vaccin devient la mascotte du cabinet vétérinaire et se laisse renverser sur le dos pour les échographies. J'ai la chance de voir mon toutou rencontrer mon petit garçon. Il connaîtra aussi la maison que nous avons achetée. Nous l'accompagnons pendant 13 mois. Le 31 mars 2014, devant les douleurs qui ne sont pas soulagées par la morphine, nous accompagnons une dernière fois Birdy dans son dernier voyage.
Encore maintenant c'est très dur de parler de tout ça. J'en pleure encore. Il EST toujours mon chien. Il a sauvé ma vie autant que j'ai sauvé la mienne. Je sais que je reprendrai un chien un jour, mais ça sera très dur parce que pour moi il a toujours été le chien de mes rêves, malgré ses défauts (et il en avait pas mal). Notre relation a vraiment été parfaite, mais si courte !